France Soir N°11420
6 mai 1981
-Première scène parisienne à Bobino, 4 mai 1981-

Variétés/Bobino
William Sheller, vrai talent

(par Michèle Dokan)

 

Heureusement, il y avait William Sheller ! La soirée avait si mal commencé qu’on pouvait craindre le pire. Décidément ces «lundis de Bobino», destinés à mettre en valeur les nouvelles voix de la chanson française ont bien des difficultés à trouver leur vitesse de croisière.
En première partie de Sheller, nous avons vu défiler deux sous-produits d’Alain Bashung, un mini-Jonasz et une pâle copie des bouderies de Sylvie Vartan qui serait passée à la moulinette de Véronique Sanson. Où sont la nouveauté et la personnalité ?
William Sheller, lui, s’est enfin décidé à faire ses débuts sur scène. En tenue blanche d’escrimeur, encadré par quatre musiciens formidables, assis à son piano crapaud roux, il a allègrement mêlé musiques à la Elton John et grandes envolées classiques. Et on a retrouvé avec plaisir quelques titres connus : Oh ! j’cours tout seul, Le Carnet à spirale, Symphoman. On en a redécouvert d’autres comme Nicolas.
Magnifique musicien doté une bonne voix et d’un sens des arrangements inné, William Sheller devrait enfin éclater au firmament de la chanson française. Ne serait-ce que parce qu’il a un vrai talent, ce qui devient terriblement rare.