Le Quotidien de Paris N°1493
11 septembre 1984
-article avant une série de concerts à l'Olympia, 11 au 16 septembre 1984-

Olympia : c’est l’heure de Sheller

 

William Sheller sera sur la scène de l’Olympia du 11 au 16 septembre. Rendez-vous de charme avec un chanteur un peu méconnu.


C’est vrai, longtemps, on a considéré Sheller comme un auteur de tubes, efficaces et inintéressants. Avec une facilité trop évidente à suivre les modes musicales, disco y compris. Et puis, avec le temps, on a mieux écouté, et on a découvert un musicien inspiré, sensible et intelligent. Comme si Sheller avait su, lentement, se dégager de l’étiquette « chanteur de variétés » pour faire totalement ce qu’il avait envie de faire. Ce qu’il avait envie de faire, c’est, par exemple, jouer avec un quatuor à cordes, ou un orchestre symphonique. Ou encore, seul avec son piano. C’est en tout cas faire une synthèse de divers courants musicaux, d’échapper aux classifications. Petit à petit, donc, Sheller a réussi des disques de plus en plus ambitieux, et réellement satisfaisants. J’suis pas bien, le cinquième album, est une petite merveille de perfection musicale. Les textes, c’est une autre histoire ; mais si de ce côté-là, Sheller a encore des progrès à faire, soyons indulgents : sa poésie ténue, réservée ne manque pas totalement de charme. Depuis, Sheller a eu quelques problèmes ; il confie à qui veut l’écouter que son dernier album est « inachevé » ; que sa maison de disques a préféré sortir un six titres plutôt que d’attendre un album complet, et que tout cela est bien regrettable.
Il nous prouvera, à l’Olympia, que malgré toutes ces contrariétés, il reste un artiste à part, d’un style particulier, et plus ambitieux que beaucoup d’autres.