Le Quotidien de Paris N°3733
18 novembre 1991
- Concerts à l'Olympia en piano-solo les 13, 14, 15, 16 et 20 novembre 1991-

Quand Sheller nous est conté
(par Christine Richard)

 

Sheller revient pour un soir, mercredi, à l’Olympia. Dernier récital de cinq concerts uniques. Prendre des places, vite, si toutefois il est encore temps. Sheller « en solitaire » est un enchantement. Le petit homme fait preuve d’un certain culot. Monstre. Il remplit, envahit, la célèbre scène, lui et le Steinway aux touches magiques qui le suit partout. Ses chansons ont toutes une histoire. Vraie.  Alors le chanteur se fait conteur. Extraordinaire conteur. Drôle parfois, façon Devos. Et c’est sans doute ici qu’il étonne le plus, car tout le monde sait le musicien et le poète qu’il est. Il ne vous entonne pas le Symphoman, Maman est folle, Genève, Oh ! j’cours tout seul, Nicolas et toutes les autres à la chaîne sans plus de préambule. Non, il explique le pourquoi du comment de chacun de ses textes.
Des textes qu’il trouve au hasard de sa vie bien tranquille, des faits relevés au gré de ses promenades, car Sheller est un voyeur, et puis surtout qu’il puise dans les souvenirs de l’enfance. Des souvenirs qui semblent encombrer sa mémoire. Cet étrange personnage, « Tintin » sans âge de la variété française, s’est fait ces dernières années un formidable public. Des gens jeunes et moins jeunes qui connaissent leur « petit Sheller » mot à mot dans le texte, l’accompagnent, le précèdent même. Un public proche de celui de Barbara ou de Léo Ferré…
En réalité, Sheller sur scène ne fait rien. Rien d’autre que d’être lui-même. 
Et son naturel, son assurance à peine éclairés de lumière sont proprement désarmants. Le chanteur semble ne pas faire la différence entre la scène de l’Olympia et le salon de son appartement, où souvent le soir il joue pour les copains. Il l’avoue d’ailleurs entre deux sublimes mélodies : « Ici, c’est comme à la maison ». Elle est vraiment sympa la maison Sheller !

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Le 20 novembre à l’Olympia