Le Nouvelliste & Feuille d'avis du Valais
4 février 1994

Le plaisir des oreilles
(par Manuela Giroud)
-extrait de l'article original-


Parmi les bandes originales récemment sorties, un petit bijou signé William Sheller.

Le film n' a pas eu le succès qu'il méritait. En ira-t-il de même de sa musique ? La logique, malheureusement, voudrait qu'il en soit ainsi. Peu de gens ont vu L'Ecrivain public, de Jean-François Amiguet, peu de gens ont donc entendu la formidable partition que William Sheller a composée pour la circonstance. Aussi intelligente que le film lui-même.

William Sheller s'est fait connaître dans le domaine de la variété, disons plutôt de la (bonne) chanson française (Le Nouveau Monde, Un Homme heureux...). Mais le bonhomme a d'autres cordes à son arc. Il est un arrangeur imaginatif, et surtout un compositeur de talent nourri de références classiques. Pour L'Ecrivain public, il renoue avec ses premières amours. Un piano, deux violons, un alto et un violoncelle, voilà pour les ingrédients de base. C'est la musique de chambre qui va permettre d'exprimer, de révéler les personnages très intériorisés du film. Les climats, Sheller les emprunte à Mozart, qui sonne "clair, franc et positif"et à Schubert dont la mélancolie "parle de l'intérieur". Le résultat est tout simplement brillant.

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« L'Ecrivain public », Travelling/Auvidis."