24 Heures
31 juillet/1er août 2000
-Concert au Paléo-festival de Nyon, en Suisse le 30 juillet 2000-

La chantilly de Sheller
Critique/William,la poire sur le gâteau
(par Boris Senff)


Hier soir, William Sheller est arrivé sur la Grande Scène avec du beau monde : pas moins de vingt musiciens - des cordes comme s'il en pleuvait ! - pour accompagner ses titres raffinés, poétiques et nostalgiques, sur fond de miroitements crépusculaires. Le chanteur-compositeur, une fois n'est pas coutume, ne courait pas tout seul, à part pendant la deuxième chanson de son concert.Avec son répertoire délicat, l'artiste à la voix de miel a d'ailleurs rassemblé une foule impressionnante.
Malgré cette affluence énorme, l'écoute était paisible, recueillie, chacun se laissant bercer par des chansons oniriques, qui faisaient palpiter avec plus de bonheur les cœurs que les décibels. Comme pour la prestation de Compay Segundo, voici qui dément la théorie qui voudrait que l'écoute pâtisse de la surpopulation.
Accoutré comme les nombreux (et gentils) garnements qui peuplent ses chansons - culottes courtes, baskets et chemise à carreaux - William Sheller a pourtant joué sur un registre classieusement intimiste et micro-symphonique. Et cela sans se mettre les doigts dans le nez, s'il vous plaît, ce n'est vraiment pas le genre.
Après Le Nouveau monde, Basket ball, Nicolas et les fameuses Filles de l'aurore, l'éternel jeune homme s'est même fendu d'un Script instrumental, exécuté par un quatuor à cordes qui lui a permis de s'éclipser en coulisses : le luxe d'un compositeur auquel suffit des notes de porcelaine et des paroles chantilly pour susciter une approbation discrète, attendrie et légèrement soporifique.