Swissinfo
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31 juillet 2000
- Concert au Paléo-festival de Nyon (Suisse), 30 juillet 2000-

Le triomphe du "Symphoman"
(par Bernard Léchot)


La dernière date de la tournée de William Sheller coïncidait avec la dernière soirée du Paléo-Festival de Nyon. Le chanteur restera donc sur l’image d’une forêt de mains qui s’agitent…


Foule des grands soirs dimanche à Paléo pour accueillir William Sheller, qui, à la tombée du jour, arrive sur scène en jouant les touristes : chemise à carreaux et bermudas beiges. Comme quoi la magie du spectacle tient parfois assez peu au look de l’artiste.
Avec lui, vingt-et-un musiciens, arborant violons, violoncelles, cors et autres clarinettes, et au second plan, batterie, basse et deux guitares. Et il y a aussi, bien sûr, le piano du maestro. Au cours du spectacle, dans une originale chorégraphie visant à leur mise en valeur, les musiciens se placent, se déplacent et se replacent, au gré des orchestrations.
Pendant quatre-vingt-dix minutes, devant un public attentif, presque studieux, instrumentations d’influences classique et rock alternent, s’emboîtent ou fusionnent. Le Nouveau monde, Le Carnet à spirale, Les filles de l’aurore, les tubes de Sheller défilent, y compris Basket-ball, « L’histoire d’un type coincé qui joue pas mal au basket-ball, qui joue pas mal au rock’n’roll »…
A quelques reprises, et notamment lors du premier rappel, Excalibur, on frise toutefois le kitsch. Mais Sheller s’en sort avec habileté. Travail d’équilibriste qui lui permet de ne jamais tomber dans le pompiérisme qui caractérise le plus souvent les rapprochements classique et rock. Peut-être y échappe-t-il grâce à sa voix, douce, fragile, à mille lieues des stéréotypes rock’n’rolliens.
Pourtant, c’est avec Dans un vieux rock’n’roll qu’il conclura son spectacle, seul au piano, face à un public qui ne veut pas le lâcher. Et cela malgré la perspective de la venue, un peu plus tard, de Patrick Bruel…