Il a bien failli finir sur un de ses derniers titres Les machines absurdes. Et puis non, William Sheller, généreux, après presque 2 h de concert mercredi soir offre ses titres attendus comme Dans un vieux rock’n’roll et Carnet à spirale. Ça peut paraître un rien désuet et nostalgique écrit comme ça. Seulement, l'artiste seul au piano noir comme son survêt a offert à la salle comble du Rive-Gauche un grand moment d'intimité. Un concert à la touche personnelle avec des introductions avant chaque titre.
Parce que chaque chanson a une histoire, Sheller, petites lunettes et voix toujours en haut, raconte les siennes. Nicolas, c'est en pensant à la soupe au poireau d'Yvonne. Photos-souvenirs, c'est un clin d'œil à la manière de chanter de Véro (Sanson). Maman est folle, c'est en se souvenant d'une scène au jardin public. Oh ! J’cours tout seul, c'est dans la folie de prendre un train. Du coup, ses chansons entendues des dizaines de fois prennent une saveur particulière.
Loin d'un concert symphonique avec une vingtaine de musiciens, il se livre à un vrai exercice physique et introspectif. Et n'hésite pas à s'adresser au public en Homme heureux, lui qui se souvient de sa dernière venue en terre normande. « J'aime venir ici et à chaque fois voir ce Rond-Point aux Vaches (ndlr : à l'intersection à Saint-Etienne-du-Rouvray) » Reviens nous voir quand tu veux William, seul ou accompagné. 
