Le Nouvelliste & Feuille d'avis du Valais
12 novembre 2004

William Sheller offre un disque d'automne qui tient chaud

La légende veut que ce soit Barbara qui ait encouragé William Sheller à chanter, alors qu'il se destinait à une carrière d'arrangeur et de compositeur.

La légende veut aussi que des tracasseries douanières soient à l'origine de la formule Sheller en solitaire. Instruments bloqués, concert programmé; seule solution pour ne pas annuler, se produire seul au piano. Et devenir ainsi « Un homme heureux ».

Sheller enchante en solitaire son nouvel album, Epures, le piano et la voix pour tout instrument. Il a écrit et composé huit nouvelles chansons, trois instrumentaux, et propose une nouvelle version des Machines absurdes, extrait de son précédent disque. Plaisir solitaire, plaisir partagé.

L'album est dépouillé mais pas austère. Outre l'intimité douillette qui s'en dégage, il irradie de générosité, de fraternité. Telle cette chanson de saison, Chanson d'Automne : « Si tu n'aimes pas trop la foule/Si parfois comme moi la vie te saoule un peu/Si tu te sens roulée en boule/Ou si le mauvais sort te blackboule hors du jeu/N'oublie pas qu'on est deux. » Une chanson offerte « Comme un gilet qu'on boutonne/Pour se réchauffer la vie. »

Un peu de réconfort alors que les arbres se dénudent et que la nuit tombe comme un couperet. Lui non plus n'aime pas le soir qui tombe, « Parce qu'encore un jour s'en va dans l'ombre/Et mes amours sont loin" (Mon Hôtel).

Les Epures de William Sheller nous tiennent chaud, pour longtemps encore.  

* « Epures », Mercury/Universal.