Le Dauphiné libéré
23 octobre 2005
-Concert au Dôme-théâtre d'Albertville, 21 octobre 2005-

Albertville
D'un concert à l'autre... Du Dôme à Sainte-Thérèse
Sheller,un homme heureux

(par Jackie Roux et Adeline Strozza)

 

Alors qu’en fin de concert, sur la scène du Dôme-théâtre, William Sheller interprétait Un homme heureux, à quelques pas, en l’église Sainte-Thérèse Gérard Lenorman concluait en chantant La Ballade des gens heureux.
Rien que du bonheur !

William Sheller comme on l’aime. Du moins comme on aime ses chansons, sa musique… des notes à rêver, nées sur un piano. On a connu Sheller dans tous les genres : rock, pop, électronique ou symphonique, mais c’est en solitaire qu'il est le plus émouvant ou simplement accompagné d’un violon ou d’une contrebasse comme vendredi soir, sur la scène du Dôme-théâtre.
Pour fêter ses quelques trente ans de chansons, William Sheller a posé son univers sur la scène du Dôme-théâtre le temps d’une soirée. Vendredi, le théâtre était comble… Jusqu’au deuxième balcon, un pigeonnier qu’il n’a pas oublié de saluer.
Une scène très sobre avec un piano et un peu plus loin quatre chaises pour trois violonistes et un contrebassiste venus épauler le chanteur pour l’interprétation  de ses nouvelles chansons de l’album Epures mais aussi un tour d’horizon de quelques anciennes, réorchestrées à l’occasion.
20 h 30 précises. Il arrive. Une tenue qui surprend mais William Sheller a toujours aimé surprendre : des baskets, des socquettes à mi-mollet et un pantacourt qui arrive juste au-dessous du genou. Une chemise assortie. Il se met aussitôt au piano : «Je fais de la musique bio. Pour cette tournée de mes trente ans de chansons, c’est le 12e concert. Je vous fait l’ouverture, une ouverture seulement musicale pour vous laisser le temps de regarder les musiciens, les lumières…»
Et ce dernier, avec humour d’expliquer que son amie Nicoletta lui avait conseillé cette tactique il y a fort longtemps en rappelant que personne n’écoutait jamais la première chanson. Puis c’est parti. La musique s’est envolée, les notes de piano, les violons et la contrebasse ont envahi l’espace : «Grattons l’allumette pour fêter cette soirée.»
Au cours de la soirée, William Sheller s’immerge dans des histoires avec la délicatesse d’un conteur. Il parle beaucoup entre les chansons, rappelant quelques anecdotes autour de ses tubes d’hier et d’aujourd’hui… des notes venues suite à une rencontre comme Cuir de Russie, comme Le Carnet à spirale ou encore Elvira. Il y a bien entendu le ¼ d’heure d’Yvonne et l’histoire de ce petit Nicolas (lui-même) abandonné un soir par ses parents chez la voisine où tout puait le poireau…
Pas très poétique et pourtant de toutes ces anecdotes des musiques et des chansons sont nées… Les filles de l’aurore, To you, Le Capitaine ou encore Les Orgueilleuses et autres Homme heureux.
Une voix, un clavier sans effets ni fioritures, des souvenirs, un quatuor exceptionnel pour l’accompagner et un final après deux rappels autour «d’un vieux rock’n’roll» que personne n’a oublié.