Le Télégramme de Brest
1er décembre 2005
-Concert au Grand théâtre de Lorient, 29 novembre 2005-

Enorme succès pour Sheller au Grand théâtre
(par Isabelle Nivet)

 

Grand Théâtre bondé –plus une place de libre- mardi, pour accueillir William Sheller au piano, accompagné du quatuor Stevens. Triomphe au bout de deux heures d’un récital intime et tendrement nostalgique…

Il est à l’aube des 60 ans. C’est lui qui le dit. Mais c’est pas possible, en fait. Sheller n’a pas 60 ans, il ne les aura jamais… Il restera pour toujours, et surtout pour ceux qui avaient 15 ans à ses débuts, un éternel adolescent blondinet en baskets, avec son petit nez droit et son front bombé, une espèce de Tintin mâtiné de Rouletabille. Un personnage au climat musical unique, aux mélodies complexes et pourtant inoubliables.

Dans un vieux rock’n’roll
Et même si la légèreté des débuts a laissé la place à la gravité, ce sont quand même les chansons les plus anciennes qui serrent la gorge, car elles nous rappellent le passé… Un passé que Sheller ne se prive pas d’évoquer entre chaque chanson…
L’histoire d’Yvonne, une Bretonne, chez qui ça sentait très fort la soupe aux poireaux, qui est à l’origine de la chanson Nicolas, par exemple…
Ou encore la grand-mère du petit William, ouvreuse au Théâtre des Champs-Elysées… ou le petit garçon qui passait dans la rue à l’heure de la sieste, en chantant à tue-tête Maman est folle

Un homme heureux
Sheller est simple, à l’aise par force, timide par essence. Une soirée passée en sa compagnie est chaleureuse…
On se blottit dans son siège, piégé dans son univers, le regard cajolé par les lumières douces qui baignent la scène, les oreilles pleines de sa voix douce-amère.
Deux violons, un alto et un violoncelle arrondissent le propos et accompagnent en douceur le piano qui tient une vedette modeste, comme son partenaire, qui sort de scène comme à regret, finissant sur Un homme heureux.