Le Télégramme de Brest
13 novembre 2006

-Concert du 10 nov.2006 au centre culturel Athéna d'Auray-

William Sheller en solo mais pas tout seul...



Il ne court plus tout seul, William Sheller, contrairement à sa chanson. Certes, en solo avec son piano, le chanteur a passé en revue toute sa carrière, des
Filles de l'aurore à Fier et fou de vous. Mais pour l'occasion, le centre Athéna affichait complet, vendredi soir. William Sheller, «un homme heureux» et plein d'humour que beaucoup ne lui connaissaient pas.


Sommet de la programmation du centre culturel Athéna pour l'année 2006, le concert en solo de William Sheller n'a pas déçu ! Deux heures durant, William Sheller a invité les 700 spectateurs réunis dans la salle à «un voyage dans un piano». L'artiste semble apprécier la Bretagne, et l'exprime à sa façon: «Un ami breton m'a confié adorer mes chansons car il a l'impression qu'il y pleut tout le temps...» Le public feint la huée, mais lorsque les notes s'échappent de nouveau du piano, les vexations se taisent.

Il n'y a pas que la Star Ac’

Le pianiste évoque ses souvenirs et explique l'origine souvent burlesque de ses chansons. Ainsi, les paroles de la chanson Nicolas lui ont été inspirées «par ma voisine bretonne, à Paris, qui, lorsque j'étais môme, me terrifiait avec sa soupe aux poireaux». Apprécié pour ses morceaux souvent bercés de mélancolie, l'artiste les entrecoupe d'interventions qui tranchent par leur humour. Le temps de trois morceaux, il laisse son siège à Julien Thiault, son talentueux protégé. Revenu le féliciter, le mentor lance au public, hilare: «Vous voyez, il n'y a pas que la Star Ac' !» Si la relève semble assurée, William Sheller, qui vient de fêter ses 60 ans, a encore de l'énergie à revendre et s'enflamme pour  Dans un vieux rock'n'roll ou Les filles de l'aurore.

Entre rêves et cauchemars

«Les notes m'aident à retranscrire toutes ces petites histoires vécues, et que chacun de nous a en commun», confesse-t-il. Cet artiste réputé réservé se dévoile progressivement, à mesure que la soirée s'avance. Au moment d'interpréter Oh ! J'cours tout seul, il raconte comment l'idée lui est venue de mettre en paroles «un cauchemar dans lequel je courais à côté d'un train, et les passagers m'appelaient à l'aide». Passant du rire aux larmes, il dit chanter ses angoisses «pour s'en débarrasser». «Je veux être un homme heureux», murmure William Sheller pour conclure deux heures d'enchantement. Alors qu'il se redresse pour saluer le public qui, debout, l'ovationne, il s'appuie sur son piano. Du William Sheller, comme on l'aime...