La Voix du Nord N°20956
(éd. de Cambrai)
17
mai 2011
-concert piano-solo du 13 mai au théâtre de Caudry-

Caudry
William Sheller en concert au théâtre :
un magnifique album souvenirs


C'est une bien belle soirée entre amis que William Sheller a proposée la semaine dernière au théâtre. Des amis qui attendaient ce moment privilégié depuis longtemps à en croire l'ovation qui salua le chanteur avant même qu'il ne s'installe au piano.
Et ils n'ont pas été déçus : pendant près de deux heures, tous furent sous le charme.
Si William Sheller prétend être plus musicien que chanteur, il n'en est pas moins un formidable diseur.
De ceux qui savent parfaitement planter le décor mais aussi dessiner les ambiances qui ont donné le jour à des musiques et des textes enchanteurs.
Des chansons qui naissent tantôt au terme d'un long travail ou parfois juste comme ça, comme si leur auteur n'y était quasiment pour rien !
Parce que William Sheller est comme cela : son talent est à la mesure de sa simplicité et de sa modestie. Ses doigts vont vers le piano et il se met à courir... Et il entraîne son public subjugué dans le grand livre de sa vie : un magnifique album souvenirs et autant de jolies cartes postales. De son enfance en Bretagne, au retour des États-Unis, en passant par Manosque et Genève.
Des promenades au plus près de la nature, à l'ombre au fond d'un jardin ou au soleil en bord de mer. Des balades agrémentées d'anecdotes croustillantes mais aussi d'odeurs peu ragoûtantes comme celle des poireaux bretons.
Depuis ses peurs d'enfant, William Sheller n'a eu de cesse de chercher le calme et la sérénité et ses chansons ont pour beaucoup ce côté apaisant. Une sorte de parenthèse enchantée, comme si, tout à coup, le temps s'était arrêté... A l'image de son parcours, loin de Paris et du bruit, au cœur de sa Sologne d'adoption. Sur sa musique épurée, les spectateurs ont même pu poser les images qu'il désiraient le temps d'un superbe morceau instrumental.
Finalement, Barbara avait raison, elle qui l'a incité à chanter : pas besoin de voix d'exception lorsqu'on est un diseur et que l'on sait jouer d'un piano qui raconte.
Au fil de ses chansons flâneries, de ses messages d'amitié et d'affection, William Sheller a montré non seulement qu'il était un homme heureux mais qu'il était capable de transmettre son bonheur en lettres capitales.
Dire que le public a adoré : il n'y a pas photo ! Enfin si : il y en eut.
Mais seulement à la fin du concert comme il l'avait demandé, s'autorisant lui aussi à prendre quelques souvenirs de son public caudrésien !