Le Républicain lorrain
6 novembre 2013
-interview avant la série de spectacles "Lorraine de chœur" au Galaxie d'Amnéville-

Culture-Avec 2000 choristes au Galaxie vendredi, samedi et dimanche
William Sheller : "J'ai hâte d'être sur la scène"
(par Laura M
aurice)


Chanteur, auteur, compositeur, orchestrateur, William Sheller participera aux concerts des 2 000 choristes au Galaxie d’Amnéville ce week-end. Rencontre avec un artiste discret et attaché à sa liberté.

- « Vous êtes un artiste très discret… Est-ce quelque chose que vous revendiquez ? »
- William Sheller : « Je suis avant tout un musicien et il faut savoir organiser son temps. Lorsque l’on est compositeur, orchestrateur, un peu réalisateur, auteur, interprète, lorsque l’on donne beaucoup de concerts tous les ans, on ne tient pas a se faire dévorer par le côté people d’un seul aspect de son travail. Chaque soir, les théâtres se remplissent d’amateurs de ballets, de concerts classiques, de pièces de théâtre, et divers autres spectacles sans avoir besoin d’un tube à la télé. La presse écrite est en ce sens plus porteuse. Il ne s’agit pas de se cacher non plus, mais à bon escient et dans des émissions qui soient en adéquation avec ce que l’on propose. »

- « Vous semblez très attaché à votre liberté artistique. Est-ce plus facile qu’au début de votre carrière ? »
- WS : « Je suis extrêmement attaché à ma liberté de création, en sachant que le prochain enregistrement ne sera pas dans les meilleures ventes ou même risque de déplaire. Il y a des urgences d’inspirations qui mènent sur une longue route et qui sont trop intéressantes pour se restreindre à un seul genre parce que "c’est ça qui marche". Les choses sont moins difficiles qu’à mes débuts où l’on ne percevait que le chanteur. Maintenant j’entends dire – moins souvent, c’est vrai – "tiens, c’est Sheller" ».

- « Pourquoi participer au concert des 2 000 choristes ? »
- WS : « J’aime beaucoup les chorales. J’ai déjà participé à des événements semblables avec Jacky Locks pour les Nuits de Champagne de Troyes et pour les 1 000 choristes à Alès. C’est un bonheur de travailler avec lui. Ses mises en chœur sont bien écrites et il est extrêmement facile de s’intégrer à l’ensemble. Cette fois à Amnéville, un orchestre symphonique participe. J’ai hâte d’y être. »

- «  Quel sera votre rôle ? »
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WS : « Je vais chanter quelques chansons de mon répertoire, avec les choristes bien sûr. Nous ferons aussi un final avec Patrick Fiori et Christophe Willem. »

- « Quel regard portez-vous sur la chanson française ? »
- WS : « C’est la foule ! La quasi-totalité des artistes en promotion sont annoncés comme l’album de l’année dès le mois de janvier. C’est très fabriqué et formaté pour les passages radio. Mais il y a des choses intéressantes. Je pense à Christophe Maé et Stromae a particulièrement retenu mon attention. Je dis toujours "Allez au-delà l’aspect globalement techno, écoutez ce qui se passe dans la profondeur, les notes, les sons, écoutez dans les coins". La chanson Papaoutai est basée sur de superbes harmonies au piano. C’est un grand. Damien Saez a une forte personnalité, de même que Jean-Louis Murat. Mais ils n’ont plus rien à prouver depuis longtemps. »

- « En 40 ans, vous êtes passé du pop-rock au classique, des concerts seul au piano à des symphonies. De quel album êtes-vous le plus fier ? »
- WS : « C’est un mélange de tout ça qui me ressemble. Des aventures avec le monde classique, des musiciens de rock, de hip-hop. J’aime la musique en entier, pas les couloirs dans lesquels on l’a installée. Quel bébé devrais-je choisir ? Univers peut-être, en tant que résumé d’un peu tout ou bien l’album En solitaire, dont Stéphane Eicher m’a dit qu’il lui faisait penser au Winterreise de Schubert. »

- « Vos projets ? »
- WS : « J’écris les textes d’un album où j’ai réuni des morceaux avec le quatuor à cordes qui m’accompagne en concert. Ce sera bientôt prêt. Beaucoup de concerts en vue sur cette fin d’automne et 2014. Mais j’ai toujours des esquisses dans un coin. Il faudra que j’arrête un petit moment pour faire le tri. »